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Wallon : la touche féminine d'El Mouchon d'Aunia

Publié le 27 février 2023 à 13:21

La revue dialectale El Mouchon d’Aunia fête ses 110 ans. Diverses activités viendront marquer cet événement. La première a réuni plusieurs sympathisants des Scriveûs du Cente à la bibliothèque d’Haine-Saint-Pierre vendredi soir pour une conférence consacrée aux femmes dans l’histoire du Mouchon d’Aunia.

En 110 ans, elles n’ont pas été très nombreuses mais la plupart d’entre-elles ont signé des articles qui restent des exemples d’écriture en wallon du Centre. Aujourd’hui, le Mouchon d’Aunia rend hommage à ces autrices qui se sont fait une place dans un cercle très masculin.

« Dès le premier numéro, en novembre 1912, on trouve un texte de Felixa Wart-Blondiau. », explique Dominique Heymans, Président des Scriveûs du Cente. « On ne la voit plus jusque 1946 mais pendant ce temps-là, certains hommes donnaient leur point de vue sur le statut de la femme. Et, il faut le dire, ce n’était pas mieux qu’ailleurs ! »

« C’était surtout une réunion d’hommes les Mouchoneus ! », sourit l’autrice Jacqueline Boitte. « Ce n’était pas toujours facile de s’intégrer. De mon côté, toutefois, à mon arrivée dans les années 1980, j’ai toujours été bien accueillie. Mais effectivement, il y a moins de femmes écrivains que d’hommes. »

Jacqueline Boitte qui arrive alors de la scène théâtrale. Avec d’autres, elle contribuera à faire évoluer l’usage de la langue wallonne. Ses écrits lui vaudront d’ailleurs de plusieurs prix littéraires.

« Les anciens parlaient surtout des vieilles maisons, de ceci, de cela. Nous, on a essayé d’aborder des thèmes plus modernes, universels. », souligne Jacqueline Boitte.

Cette soirée était aussi l’occasion de saluer la mémoire d’un autre personnage féminin indissociable du Mouchon d’Aunia. La carniéroise Lily Faes, disparue en novembre 2020. Un recueil de ses textes vient d’être publié. Ses petites-filles en ont lu quelques extraits.

« Lily Faes avait la spécialité du vers de l’octosyllabe. C’était agréable à écouter et à lire. », se souviens Dominique Heymans.

Evolution des mentalités, les femmes occupent aujourd’hui une place plus importante au sein du Mouchon d’Aunia. De jeunes autrices bien décidées à jongler avec la richesse des mots en wallon.

« C’est aux femmes que l’on a demandé de ne plus parler en wallon aux enfants vers les années 1920. Ce serait un retour des choses extraordinaire si tout à coup, c’est grâce aux femmes qu’on pouvait faire revivre la langue et son usage ! »

M. Pintus

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