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Strépy-Thieu : les riverains se souviennent

Publié le 02 septembre 2022 à 11:29

Outre les nombreuses personnes qui ont participé à la construction de l'ascenseur de Strépy Thieu, les témoins privilégiés de cette épopée ne sont autres que les riverains. Pour eux, le chantier a été source d'étonnement, d'amusement parfois aussi de nuisances. Audrey Decroës, Charles Sauvage et Carlo Schirosi en ont rencontré quelques-uns qui ont accepté de partager leurs souvenirs.

La lumière des phares dans les fenêtres la nuit et le bruit incessant des camions, voilà le premier souvenir qu'Ingrid garde de l'ascenseur. Elle a onze ans quand tout commence. Pour elle, cela débute par des nuisances, mais aussi de la tristesse.

« Evidemment, on avait des copains de classe qui habitaient là puisque moi j'allais à l'école primaire du Coron d'en haut, vu qu'on habitait à la résidence du Haut Lieu. Là, pour nous, c'était triste parce qu'on perdait des amis puisqu'ils ne savaient plus venir à l'école et qu'ils allaient évidemment dans une autre école, mais plus avec nous » raconte Ingrid Laffineur, une riveraine de l’ascenseur.

Kevin garde aussi un souvenir mitigé de son premier contact avec le colosse, mais pour une tout autre raison, plus cocasse.  Alors qu'il entre pour la première fois dans sa classe de quatrième primaire.

« De la fenêtre, de la place que j'étais ; par la fenêtre, je voyais juste le haut de la colonne. Et au fur et à mesure de toute l'année, la structure qui se construisait petit à petit, j'avais tendance à plus regarder ça qu'écouter le cours » se souvient Kevin Bonvalet.

Le chantier impressionne, évidemment. Il est source de beaucoup de curiosité et surtout de convoitise. Pour plusieurs générations de jeunes du quartier, il deviendra un terrain de jeu tout simplement exceptionnel.

« On faisait de la luge, on allait dans les tuyaux, puis on se faisait poursuivre un petit peu par le garde. Il y avait des cavités dans les talus entourant le trou en question et les camions. Donc, on allait jouer au soldat dans les trous, dans les mares aussi. On passait partout où on pouvait passer, mais aussi dans les endroits où on ne pouvait pas passer et on se faisait gronder par les gardes. Sur le chantier, on jouait au vélo. Là, dans le lit du canal qui était interdit d'accès. Mais bon, on venait, on descendait. Là, c'était encore une descente en terre et on se faisait crier dessus par les gardes et on repartait vite fait. On venait pour chercher des fossiles, un peu comme des petits chercheurs. Mais on n'en a pas trouvé beaucoup. On avait prétendu que j'avais trouvé une dent de requin. Je ne suis pas plus sûr que ça que c'était réellement le cas à l'époque, mais ça ressemblait à ça » nous racontent plusieurs riverains.

Depuis les premières expropriations jusqu'à aujourd'hui, cela fait au final parfois plus de 40 ans que les riverains de l'ascenseur vivent dans son ombre. Il fait partie de leur paysage et vraisemblablement, ce n'est pas pour leur déplaire.

« Franchement, il est magnifique, les alentours sont magnifiques, puis c'est touristique. De temps en temps, on voit les bateaux qui sont sur le canal. On entend les hôtesses qui parlent aux touristes, on les entend de chez mes parents. En fait, ça fait 20 ans que je le connais au complet et ça m'impressionne toujours. Y va bien dans le décor et il ne gâche rien je trouve par rapport à la zone. J'habite juste à côté et c'est magnifique. C'est beau ! Je suis fier de ce que c'est et les gens viennent de partout et viennent de partout dans le monde pour venir voir cet ouvrage-là. Et je suis fier ! ».

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