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Strada : pas de jugement avant le 1er décembre

Publié le 27 octobre 2022 à 16:55

Au procès de la Strada, les débats se sont poursuivis devant le tribunal de Première Instance de Mons.

Après deux matinées consacrées aux plaidoiries des avocats de la Ville de La Louvière et de ceux de Wilhelm and Co, les parties ont pu répliquer aux arguments de leur adversaire.

Une séance très technique au cours de laquelle la jurisprudence et la littérature ont été abondement citées.

Dès l’ouverture de l’audience jeudi passé, la présidente du Tribunal Monique Chardon avait annoncé la couleur : les faits sont complexes.

La plaidoirie des avocats du promoteur Wilhelm and Co qui s’était vu signifier la caducité du marché par la Ville l’a confirmé.

Même complexité dans la plaidoirie des avocats de La Louvière ce lundi : elle porte sur la décision de rompre un marché et demande au tribunal de ne pas donner suite à la demande d’indemnité de 72 millions du promoteur.

Ses avocats du promoteur ont qualifié de « caricatural » la position de la Ville qui aurait été face à un promoteur avide et incompétent.

Ils estiment que la Ville ne pouvait décréter de la sorte la caducité du projet qui n’a pas subi de modification essentielle. Malgré une réduction de la surface commerciale, on était toujours bien dans les balises fixées initialement. Si Wilhelm and Co a dit que le projet était irréalisable, insistent ses avocats, c’est qu’il l’était à ce moment-là à cause de la crise du Covid et du changement des habitudes de consommation. Et la construction des logements aurait très bien pu se poursuivre indépendamment du pôle commercial. Ils estiment également que si Wilhelm avait réussi à attirer des grands noms comme Primark, Zara, H et M, ceux-ci ont fui à cause de l’attitude de la Ville qui soutenait le projet Imagix et l’extension de Cora.

Citant un expert, les avocats du promoteur avancent que La Louvière est un magnifique cas à enseigner dans les écoles de commerce de ce qu’il ne faut pas faire pour redynamiser un centre-ville.

Dans le camp de la Ville, on ne mâche pas ses mots face « à un promoteur qui a envie de faire de plantureux bénéfices en n’ayant rien fait ». On rétorque que l’extension de Cora est anecdotique de faible superficie et que le projet Imagix n’en est nulle part. D’autre part, Wilhelm aurait présenté son projet de cinéma comme essentiel à partir du moment où est arrivé celui d’Imagix.

Se pose aussi la question de l’annonce de la caducité par la Ville. Il n’était pas obligatoire et inutile d’entendre le promoteur puisque la Ville l’avait, par PV et par courrier, averti de ses manquements ou fautes. Le projet ayant subi une modification essentielle, la Ville n’aurait pas changé de position. L’ultime mouture comptait une proportion beaucoup plus importante de logements et moins de commerces, la vocation régionale du centre commercial faisait place à du commerce local. Bref, résument les avocats de La Louvière, si on n’arrêtait pas la Strada, on allait droit dans le mur et on s’exposait à des recours d’éventuels autres soumissionnaires.

Quant au 72 millions d’indemnités réclamés par Wilhelm, ils les estiment complètement délirants et leur technique de calcul démente.

La cause est prise en délibéré, le jugement n’est pas attendu avant le premier décembre.

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