Soignies : la grève touche tous les secteurs
Publié le 09 novembre 2022 à 12:33A Soignies, les grévistes se sont organisés par plage horaire afin d'assurer un mouvement continu. Zoning, surfaces commerciales mais aussi services publiques, l'ensemble des activités professionnelles étaient représentées, mobilisées en ce mercredi 9 novembre, jour de grève générale. Audrey Decroës Flavio Marullo.
C'est à 5 h que les premiers piquets ont été installés à Soignies. De nombreux sites sont visés avec toujours la même philosophie : pas de véritable blocage. Ce ne sont pas les citoyens qui sont dans la ligne de mire des organisations syndicales, mais bien les différents gouvernements dont l'inaction est plus que dénoncée.
« On essaie de faire prendre conscience. Je pense que bloquer pour bloquer ça ne sert plus réellement. Les gens savent réellement la situation dans laquelle ils vivent aujourd'hui. Il faut entendre le cri, le cri du peuple et le cri des travailleurs. Aujourd'hui, quand on voit les factures d'énergie, quand on voit l'électricité, qu'on voit notre pouvoir d'achat aujourd'hui qui diminue fortement. On a le sentiment qu'on survit. Et aujourd'hui, c'est vraiment une alerte. En disant stop, on n'en peut plus » déclarent Jean-Pierre Duroy, délégué FGTB et Michaël Van Rengen, itinérant Setca Centre.
Devant l'entreprise Avery Dennison, bien sûr, des membres de son personnel, mais aussi des représentants des Carrières du Hainaut, des titres-services, des taxis jaunes, de la grande distribution ou encore de Nekto. Des secteurs très différents mais tous confrontés aux mêmes réalités. Des travailleurs qui se relaient entre les différents points névralgiques de l'action et, à chaque endroit, des témoignages. Une réalité de terrain très dure
« Au quotidien, on a vraiment un retour des travailleurs ou c'est de plus en plus compliqué de faire face à l'évolution du coût de la vie. Les fins de mois sont de plus en plus difficiles. On a vraiment des personnes qui sont au bord de la rupture et qui ne s'en sortent plus » ajoute Michaël Van Rengen.
Preuve supplémentaire de la gravité de la situation, la participation au mouvement de ces travailleurs et travailleuses. Pour la première fois depuis 25 ans, le CPAS de Soignies est en grève.
« Effectivement, en tant que citoyenne, je suis quelqu'un qui travaille et même pour moi, c'est compliqué financièrement. Donc effectivement, ce n'est pas normal. On se pose des questions, on a peur pour nous-mêmes. Depuis que je suis ici à Soignies, on a face à nous des gens qui travaillent et qui ne savent plus comment joindre les deux bouts. Donc on est là et pour nous et pour la population » témoigne Christelle Vansantvoet, assistante sociale de 1re ligna au CPAS de Soignies.
Effectivement, les demandes d'aide affluent et malheureusement, les Centres publics d'action sociale n'ont pas les outils pour y répondre.
« Le message que reçoivent en premier tous les citoyens, c’est aller au CPAS. Et puis ils verront. Il n'y a plus qu’à. Et puis, il y a la réalité du terrain. On est un peu dépassé. On est submergés, on n'a pas les moyens humains, on n'a pas les moyens financiers. Et à un certain moment, on reçoit, on reçoit des fonds. Mais ce n'est pas un puits sans fond, comme on dit » conclut l’assistante sociale.
Cette journée de grève générale est souvent présentée comme un cri, un cri qui désespère d'être entendu.