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Soignies : la facture d'électricité du boulanger explose

Publié le 06 septembre 2022 à 16:06

Les prix de l’énergie flambent et les entreprises qui ont besoin de gaz et d’électricité pour produire voient leurs coûts s’envoler. Un exemple parmi bien d’autres secteurs : la boulangerie.

Chez les Canone, on en est à la quatrième génération de boulangers-pâtissiers. Et il y a moins d’un an encore, elle n’imaginait connaitre une telle crise. C’est que la fabrication de pains et pâtisseries demande de la chaleur et du froid. Des fours, machines à pétrir ou à trancher et frigos alimentés par le gaz ou l’électricité.

« Donc on a l'électricité pour tout ce qui est chambres froides, frigo etc. », énumère Carol Canone, le patron, « ainsi que le gaz pour tous les fours, les pétrins, batteurs qui demandent énormément de courant. »

Le boulanger savait que sa note allait sensiblement augmenter. Mais la hauteur de cette hausse l’a quelque peu surpris.

« On s'attendait à en avoir quelque chose. Mais 40 000 € en gaz et 21 000, ca représente une augmentation importante. Ça nous coûte trois fois plus cher qu'auparavant. »

Pour limiter la consommation, l’organisation des cuissons a été revue afin de mieux exploiter la chaleur des fours.

« On a essayé de regrouper plusieurs sortes de pains dans le même four. On a deux récupérateurs de chaleur dans lesquels on cuit également. On ne le faisait pas auparavant, mais qu'on fait maintenant ce qui nous permet de pouvoir au moins arrêter un four une ou deux heures plutôt qu’auparavant. »

La boulangerie consomme entre deux et trois tonnes de farine par semaine. Là aussi les prix explosent : plus 30%. Ajoutez un tiers de plus pour les 3600 œufs hebdomadaires, le beurre qui a presque doublé et même le coût de l’emballage s’emballe.

« Au niveau de l'emballage aussi c’est devenu cher. Tout doit être emballé, que ce soit le pain, le sandwich, le pistolet, les tartes et pâtisseries. Une boîte à tartes, c’est entre 5 et 10 cents de plus. »

Si certains prix ont été adaptés, il est difficile de répercuter toutes ces augmentations sur le client.

« Une partie, mais bon, on y réfléchit. Ca devient de plus en plus cher pour les clients comme pour nous.  Maintenant, c’est ce que je dis toujours, un pain qui fait 800 grammes, cela fait  une vingtaine de tartines, même s'il est à 3 €, ça fait 15 cents la tartine.»

Des clients qui consomment moins de viennoiserie et de pâtisseries en raison de la baisse du pouvoir d’achat. Et parallèlement, il a fallu indexer les salaires des 15 équivalents temps pleins de la société qui, heureusement, souligne le patron, gardent l’amour de l’art boulanger.

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