Sécurité routière : quel est votre taux d'alcoolémie ?
Publié le 16 décembre 2022 à 13:31L’Agence wallonne pour la sécurité routière mène depuis juin dernier une opération pilote en matière de prévention. Chaque mois, des endroits stratégiques d'une province déterminée sont équipés d'une borne éthylotest. Pour clore cette étude, c'est la province de Hainaut qui a été choisie. 5 bornes ont ainsi été installées et l'une d'elles dans un café de La Louvière. Audrey Decroës et Yvan Duc sont allés la tester.
Une nouveauté est apparue au Flannagan’Pub voici quelques jours, une borne interactive qui permet de mesurer si son taux d'alcoolémie dépasse la limite légale. Un appareil proposé par l'Agence wallonne pour la sécurité routière au propriétaire de l'établissement, qui a immédiatement accepté.
« C'est quelque chose de bien. C'est quelque chose d'utile, c'est de la prévention. Donc oui, j'ai tout de suite accepté, bien évidemment » témoigne Mehdi Mrakha, le propriétaire du Flannagan’sPub.
De manipulation très simple, l'appareil mesure le taux et donne des indications jusqu'au montant des amendes encourues en cas de contrôle routier mais aussi le temps d'attente avant que ce taux ne repasse sous la barre des 0,5 grammes. En seulement quelques jours, plus de 150 tests ont déjà été enregistrés. Les clients semblent séduits.
« Ça fait une occupation supplémentaire. C'est un retour positif des clients. Il y a une utilité de se tester, même si chez beaucoup, on voit ça sous forme de jeu. Mais comme il y a une limite au taux maximum qui est de 0.5, il n'y a pas de concours de celui qui sera le plus saoul. Et donc, je trouve ça très très utile en vérité, mais c'est surtout pour sensibiliser les gens » ajoute Mehdi Mrakha.
Cette opération pilote a pour but d'étudier l'impact de telle borne sur le comportement des personnes qui se testent. Apprennent-elles des choses et surtout, adaptent-elles leur comportement en fonction du résultat. Les premières données enregistrées tendent à le prouver.
« Un conducteur sur trois évalue mal, donc pense être positif alors qu'il est négatif ou négatif alors qu'il est positif. On a les deux situations. Donc ça montre qu'il est très difficile d'évaluer soi-même son alcoolémie en fonction des verres qu'on a bus. On voit aussi, sur base des entretiens qu'on fait à la sortie des bars, qu'environ 70% des personnes qui ont été testées positives ont changé leur plan de retour. Soit elles sont restées un peu plus longtemps pour avoir le temps d'éliminer l'alcool, soit elles ont arrêté de boire pendant la soirée. Ou alors elles ont trouvé une solution de retour alternative, comme les transports en commun ou le taxi, ou demander à quelqu'un de venir les chercher » explique Belinda Demattia, la porte-parole de l’AWSR.
C'est en janvier que se clôturera ce projet pilote. Le rapport d'analyse des données sera alors transmis au ministère qui décidera de la suite à donner. Ce type de borne pourrait donc faire son apparition de manière constante ou à certains moments stratégiques.
« Une des pistes qui est évoquée, ce serait de les mettre à disposition des zones de police pour qu'elles puissent les disposer à certains endroits pendant des moments particulièrement à risques. On pense par exemple aux braderies, carnavals, marchés de Noël, des moments où on sait que les gens risquent de consommer de l'alcool et où elles peuvent avoir toute leur utilité » conclut la porte-parole de l’AWSR.
Un outil de prévention qui semble porter ses fruits. La Louvière en compte un pendant encore quelques semaines. En cas de besoin, à tester sans hésiter.