Santé : des petites pieuvres pour les bébés prématurés
Publié le 14 octobre 2022 à 13:01Difficile d'énumérer tous les services disponibles au sein du CHU Tivoli. Toutefois, quand on y regarde de plus près, une association attachée à l'institution hospitalière éveille la curiosité, l'association PPSC. Cette association est composée de ‘pieuvreuses’. De quoi est-il question ? Audrey Decroës et Carlo Schirosi sont partis à la rencontre de ces bénévoles.
C'est en compagnie de sa fille Capucine que Jessica parcourt à nouveau les couloirs du CHU Tivoli en direction du service de néonatologie pour une livraison un peu spéciale. Un service qu'elle connaît bien puisque voici trois ans, Capucine est née, très grande, prématurée. Une expérience difficile à décrire mais qui a été notamment le fruit d'une magnifique découverte.
« Quand on est arrivé dans sa chambre un matin, on a vu qu'elle avait une petite pieuvre dans les mains et j'ai demandé aux infirmières l'utilité. Ce que c'était, qu'est-ce que ça faisait là ? Et donc, elles m'ont expliqué les bienfaits des pieuvres. Quand Capucine est sortie, j'avais besoin de faire quelque chose pour d'autres bébés » raconte Jessica Wolter, l’ambassadrice de l’association PPSC.
Et depuis, ce sont plusieurs centaines de pieuvres qui ont été projetées et livrées au service de néonatalogie.
« Les petites pieuvres sensation cocon de l'association PPSC, c'est donc un cadeau de la communauté pour les enfants hospitalisés qui vont être, du coup, détachés de ses parents. Et pour les parents, ça favorise le lien avec l'enfant parce qu’ils vont avoir une pièce identique, donc les parents sous forme de porteclés et l'enfant, une plus grande pieuvre qui va être dans sa couveuse » explique Elisa Valenne, infirmière au service de Néonatalogie.
Ce concept, né au Danemark présente plusieurs avantages. Il y a d'abord ce lien ô combien essentiel entre l'enfant et ses parents. L'objet en lui-même favorise le développement neuro sensoriel du bébé, qui a le réflexe de s'y agripper. Il entraîne également plus de sécurité et surtout du réconfort.
« Le fait de positionner la pieuvre contre l'enfant, il a des réflexes d'agrippement. Il va venir s'agripper à la pieuvre et donc pas aux câbles qui sont tout autour de lui. L'enfant va être beaucoup plus apaisé, beaucoup plus calme, et il va du coup moins s'agiter, moins s'épuiser » ajoute l’infirmière.
L'Association PPSC, attachée au CHU Tivoli, compte une cinquantaine de membres, toutes bénévoles. Il est important de souligner que ce projet est totalement gratuit. En aucun cas, les œuvres réalisées ne peuvent être vendues. Ajoutons qu'elles doivent logiquement répondre à de nombreuses exigences de sécurité.
« Une taille à respecter, des cotons, une façon de crocheter, à respecter. On ne peut pas faire n'importe quel point de crochetage, du rembourrage particulier, la taille du tentacule est à respecter aussi. Tout pour la sécurité du bébé avant tout » présente Jessica Wolter, l’ambassadrice de l’association.
C'est d'ailleurs l'un des rôles de l'ambassadrice qui va vérifier et désinfecter chaque pieuvre réalisée. Une mission empreinte d'une très grande responsabilité. Mais à l'image de toutes les pieuvreuses engagées dans ce projet, la satisfaction ressentie est encore bien plus grande.
« C'est un moment de détente, c'est oublier une mauvaise journée. C'est se dire que voilà, on fait quelque chose pour quelqu'un d'autre, pour calmer ses nerfs quand on a besoin de souffler. C'est une rencontre comme aujourd'hui. Pouvoir papoter, boire un verre, c'est plein de bonnes choses. Si vous savez crocheter, venez » conclut Jessica Wolter.
L'invitation est lancée. D'ailleurs Si vous êtes intéressé, vous pouvez entrer en contact avec l'ambassadrice du projet via son adresse mail, ppsctivoli@hotmail.com.