Rugby : Père et fille dans la même équipe au RCS
Publié le 15 mars 2022 à 12:59 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 13:04Les Verts du Rugby Club Soignies forment une grande famille et parfois à l'intérieur de cette grande famille, on retrouve des membres qui partagent des liens du sang. C'est le cas au sein de l'équipe dames qui évolue en D2 et où Lou Naert-Dieu est entraînée par son papa Geoffrey. C'est le portrait de Chrono Sports Lundi
"Alors voici Geoffrey, l'entraîneur des Vertueuses, mon papa", lance Lou Naert-Dieu.
"Lou, ailière dans l'équipe des Vertueuses, ma fille", répond Geoffrey Naert-Dieu.
Geoffrey Naert-Dieu, entraîneur des Vertueuses :
"J'avais déjà vécu ça avec le gamin. Père-fils, c'est déjà quelque chose, mais là, maintenant, père-fille, c'est tout particulier. D'autant plus qu'à la base, c'est plus un sport de garçons. On peut prétendre que c'est plus un sport de garçons, mais ça, ça tend de plus en plus à s'ouvrir. La gamine faisait du volley avant, elle a fait de l'athlétisme. Et puis elle est arrivée au rugby un peu par hasard, parce que ça n'allait plus trop comme elle le voulait dans le volley. Et je lui ai dit viens essayer, tu verras, c'est complètement différent. Ce n'est pas du tout la même approche. Elle était réticente, pensant que c'était les gros gabarits comme chez les hommes, etc. Pas du tout. Elle a été intégrée tout de suite dans l'équipe. Et voilà, maintenant, c'est vraiment une bande de copines qui s'amusent entre elles".
Il y a cinq ans, Lou rejoignait les vertueuses poussées par son papa, aujourd'hui devenu son entraîneur.
Lou Naert-Dieu :
"Oui, en effet, ce n'est pas toujours facile parce qu'on a des gros caractères tous les deux, mais ça peut apporter quelque chose en plus parce que j'ai des retours plus personnalisés où je sais que quand il va me faire une réflexion, c'est vraiment pour me pousser au maximum de mes capacités".
Ça change d'Adèle Robert d'une femme ?
"Ce sont des approches différentes, mais je ne dirais pas qu'il y en a une, forcément qui est mieux qu'une autre. Après, ça me touche plus parce que c'est mon papa. Donc oui, c'est différent".
Et c'est vrai que coacher des filles après avoir suivi une équipe de jeunes garçons n'a rien à voir.
"C'est complètement différent. L'approche du rugby est complètement différente. Mais voilà, après, c'est un peu plus long, on va dire, mais c'est tout aussi chouette. Comme on peut entendre derrière, comme on peut voir, c'est toujours la bonne humeur aussi que chez les gamins, c'est parfois un peu plus tendu. Chez les filles, ça va, c'est pas trop tendu et c'est souvent l'amusement avec une cool attitude" .
Être la fille de l'entraîneur ne pose pas de problème au groupe.
"Je n'ai pas vu un changement énorme. Parfois, on peut rigoler plus sur ça, c'est vrai. Mais pas de moquerie ou pas de mise à l'écart, au contraire".
Par contre, le coach, lui, est peut-être plus subjectif.
"Parfois, j'ai des reproches à la maison, comme quoi c'est souvent elle ma cible. C'est souvent à elle que je fais les reproches. C'est peut-être vrai, ça. Il faut peut-être demander à Romain ou aux autres filles, mais voilà, c'est plus pour les faire progresser que pour vraiment appuyer sur quelque chose de négatif. Moi, je n'ai pas trop l'impression que c'est elle que je vise, c'est inconscient. C'est les grandes discussions de la maison. Ca reste bénéfique. Pas de souci".
C'est vrai que le rugby rentre chez vous ?
"Oui, puisque du coup, on est trois sur quatre à jouer. Il y a les entraînements qui s'échelonnent tout le long de la semaine. Et puis les matchs qui sont le samedi d'un côté pour les gamins, de l'autre pour la gamine. Et puis, le dimanche, c'est moi qui joue. Vraiment, le rugby fait partie intégrante de la vie de famille. A la maison, on parle de rugby très souvent".
Vous refaites les matchs ?
‘’Ça peut arriver après, comme on a parfois des vidéos de nos matchs. C'est vrai que ça arrive, qu'il me dise là, tu aurais peut-être dû faire ça ou là, plutôt ça. C'est des retours plus personnalisés".
En tout cas, se retrouver sur le terrain entre père et fille, ça n'a pas de prix.
"Je ne dirais pas qu'on s'était vraiment mis un objectif, mais c'est sûr que ça nous a peut-être encore plus rapprochés qu'avant. C'est du bonheur. Malheureusement, je ne pourrais pas partager le fait de monter sur le terrain avec elle, mais je pourrais peut-être le faire avec le gamin. Donc là, ce sera un plaisir tout autrement partagé. Mais j'espère que ça pourra se réaliser après. C'est aussi pour ça que je suis resté avec pas mal de temps avec le gamin. Maintenant, je passe un peu plus de temps avec eux, avec la gamine".