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Procès des attentats : une avocate de l'Etat confie son expérience

Publié le 28 juillet 2023 à 16:31

Cette semaine a été marquée par le verdict rendu par la cour d’assises dans le cadre du procès des attentats de Bruxelles. Parmi les avocats présents, une pénaliste binchoise. Elle représentait l’état belge, notamment pour les primo intervenants, eux aussi profondément marqués par le drame. Elle nous a confié son sentiment sur cette expérience, un procès historique, long de 7 mois.

On l'a dit à juste titre. Le procès des attentats de Bruxelles marquera l'histoire judiciaire belge, tant par la nature des faits traités que par sa durée et le nombres de personnes impliquées. Parmi les avocats qui ont suivi les audiences au jour le jour, la Binchoise Me Ornella Ciccarone, représentait l'état belge et plus spécifiquement  le SPF intérieur.

" L'Etat belge était là en tant qu'employeur des premiers intervenants. Et effectivement, il y a de nombreux policiers qui ont été sur place et qui sont arrivés en premier sur les lieux, avec une dimension à laquelle vous n'êtes pas préparés, même si vous êtes policier. Une horreur pareille, personne n'y est préparé. Ils sont également victimes, même s'il a fallu du temps pour qu'ils l'acceptent", explique l'avocate.

De décembre 2022 à juillet 2023. 7 mois ont été nécessaires pour mener les audiences à leur terme. Une épreuve de longue haleine pour toutes les parties prenantes au procès, dont  Me Ciccarone qui en sort fatiguée tant physiquement qu'émotionnellement.

" Il y a effectivement une très grande fatigue au bout de sept mois de débats. Je suis originaire de Binche. Le procès se tient à Haren sur le site du Justicia. Donc les trajets sont longs, mais les audiences aussi et elles sont très éprouvantes. Vous avez des personnes qui ont été touchées, qui ont perdu des proches, qui ont perdu un membre, qui viennent témoigner et qui viennent déposer à la barre en témoignant de leur handicap, mais aussi des personnes qui n'ont pas été touchées physiquement. Mais psychologiquement, elles sont détruites", confie Me Ciccarone.

Concernant la fin du procès et la décision du jury populaire, elle poursuit :

" Nous avons eu un premier arrêt l'arrêt sur la culpabilité. Ce qui est important pour nous, c'est de démontrer cette culpabilité. Nous sommes arrivés à le faire. Il y a deux acquittements. Ce sont les deux derniers accusés qui comparaissaient libres. Nous ne sommes pas étonnés par ces acquittements. Je pense que ça ne change pas véritablement grand chose pour pour les victimes. Par contre,nous sommes très fiers et nous sommes satisfaits du résultat puisque la culpabilité est scellée pour les accusés qui étaient tous détenus."

La pénaliste souligne l'implication des membres du jury populaire totalement investis dans leur mission mais aussi la compétence de la présidente de la cour d'assise qui a pu gérer toutes les difficultés rencontrées au cours des audiences de ce procès hors normes. Quant à l'expérience personnelle acquise par Me Ciccarone, elle est indéniable.

  " J'ai appris énormément, en très peu de temps. Sept mois, c'est très court et à la fois très long. Mais en matière d'expérience, la cour d'assises est le meilleur endroit pour pour apprendre son métier.  J'espère avoir une longue carrière cette expérience restera sans doute la plus historique et celle qui restera dans ma tête très longtemps."

N. Elet

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