Aller au contenu principal

  logo Vivre ici chaines

Pique-nique du PTB dans le parc Boël : Duferco réagit

Publié le 27 juin 2023 à 13:29 mar 27/06/2023 - 13:29

Le 4 juin dernier, une vingtaine de membres du PTB se sont introduits dans le parc Boël, à La Louvière, pour partager un pique-nique. Pour le PTB, le parc et le château, propriétés du groupe Duferco, font partie du patrimoine louviérois. Il demande que le site soit accessible au public dès cet été. Du côté de la Ville, on dénonce ces agissements. Aujourd’hui, Olivier Waleffe, l'administrateur délégué de Duferco Wallonie réagit

Un pique-nique qui pourrait ressembler à n’importe quel autre pique-nique dans n'importe quel parc de la région sauf que celui-ci se déroulait dans le parc du château Boël, sans l’autorisation des actuels propriétaires, la société Duferco et la Région wallonne. Un domaine qui fait partie d’un projet de développement et de valorisation mené par la Ville. Pour le PTB, la procédure n’évolue pas assez vite. Le lieu doit être accessible au public dès cet été.

« Ça traîne au niveau de la majorité de La Louvière, PS, Ecolo. Beaucoup de Louviérois n'ont jamais vu l'intérieur de ce parc. Il y a une magnifique pelouse, un château bien entretenu. Toutes ces choses sont cachées derrière ces barrières. On a voulu ouvrir cela. », Antoine Hermant, conseiller communal PTB.

Et de poursuivre : « Cette journée ensoleillée était en effet idéale pour faire un beau pique-nique en famille. Nous avons voulu savoir ce qui se cachait derrière les murs de cet immense domaine situé à deux pas du centre-ville de La Louvière, entre la gare du Centre et la Cantine des Italiens. Nous y avons découvert un parc de 15 hectares parfaitement entretenu, avec une vue sur un remarquable château. Il s'agit d'un patrimoine exceptionnel et unique. Il est incroyable que ce lieu soit caché derrière des murs et que les familles de la région du Centre ne puissent pas en profiter. Pour le PTB, ce parc nous appartient et doit être ouvert au public dès cet été », explique Antoine Hermant, député wallon et conseiller communal du PTB à La Louvière.

Le PTB qui demande d’ouvrir ce parc au public dès cet été.

Le 1er juillet de 11h à 13h, lors de sa fête annuelle, le PTB invite les familles pour une visite guidée sur le parc Boël, son histoire et l'origine de la fortune de la famille Boël.

"Le départ de la balade aura lieu à 11h le 1er juillet à la Cantine des Italiens. C'est l'acte 2 du plan du PTB pour continuer à mettre la pression et ouvrir le parc Boël aux Louvièrois. » conclut Antoine Hermant.

Une sollicitation du PTB à laquelle Olivier Waleffe répond aujourd’hui

« Nous avons déjà accepté d'accueillir occasionnellement de petits groupes, aisément encadrés, jamais de grands groupes. Par ailleurs, un accord de notre part serait un encouragement à vos agissements récents, ce qui ne peut être envisagé. Notre personnel, et les occupants du château, ont bien sûr été choqués par votre intrusion dans notre propriété privée.  A ce stade, vu l’intention d’achat confirmée par la Ville, les visites sont strictement réservées aux équipes projet de la Ville afin d’établir un plan d’aménagement.  Nous avons également pris connaissance de déclarations qui sont à nos yeux du dénigrement et de l'incitation au délit, à savoir la récidive de la violation de notre propriété privée.  Duferco Wallonie est une PME, intégrée au groupe Duferco, issue d’une volonté de diversification du groupe vers les secteurs de l’environnement, de l’énergie et de la logistique lorsque l’activité du groupe était essentiellement sidérurgique. Cette PME rassemble aujourd’hui 38 collègues qui gèrent les activités, qu’ils ont d’abord développées, et qui poursuivent leur développement. Si le soutien et la confiance des actionnaires et des banques ont bien sûr été indispensables durant de longues années pour développer des investissements à risque, le personnel réussit, par ses efforts, à rembourser les dettes de la société, en ce compris le solde du passif social qui résulte des fermetures d’activités sidérurgiques, et à offrir un avenir à cette PME.  Pour nos équipes, pour les actionnaires qui ont investi à risque, la vérité a ses droits, au moins celui d’un effort d’explication de sujets qui sont présentés de manière erronée ou trompeuse, dans l’intérêt d’un groupe politique."

Non, le parc Boël n’a pas été acheté pour 1 €.

"Le parc Boël et son château, tous les deux à l’abandon et insalubres au moment de la reprise par Duferco, faisaient partie d’un ensemble d’actifs, ceux de la société H-UGB, pour Hoogovens – Usines Gustave Boël. La famille Boël, en fortes difficultés avec ses activités sidérurgiques louviéroises, avait en effet cédé le contrôle de la société au groupe néerlandais Hoogovens.  Fin 1998, H-UGB est contrainte de solliciter la protection d’un concordat judiciaire qui lui sera octroyé par le tribunal de commerce de Mons. Hoogovens, et la famille Boël, toujours actionnaire, ne parviennent pas à un accord avec les syndicats et la société est au bord de la faillite. Le groupe Duferco et l’ancêtre de la Sogepa (alors SWS) s’associent à 75 / 25 afin de proposer un plan de sauvetage. Celui-ci prévoit bien l’abandon des créances des anciens actionnaires et la cession de leurs actions mais il prévoit surtout une injection initiale de près de 100 millions d’euros, couvrant principalement l’accompagnement social de la restructuration. L’investissement global dans les installations, dès après reprise, sera quant à lui porté à 266,8 millions d’euros (source : CRISP / CH 1786-1787 – La sidérurgie en Wallonie entre Usinor, Duferco et Arcelor).  Du côté de l’emploi, si le plan de relance prévoit initialement de le réduire à 833 personnes occupées sur le site de La Louvière, il remontera pour atteindre 1.433 emplois en juin 2011.  Le sauvetage de l’activité, alternative à une faillite brutale qui se dessinait, aura donc nécessité un plan social et des investissement audacieux, et non un achat à 1€.  La crise financière de 2008 produira ensuite ses effets et, malgré les tentatives de restructuration, conduira à céder les produits plats au groupe NLMK (toujours pourvoyeur d’emplois sur le site aujourd’hui, près de 25 ans après avoir été au bord de la faillite) et à arrêter les produits longs dans le cadre d’un plan social négocié avec les syndicats.  Les deux associés de départ, le groupe Duferco et la Wallonie, ont finalement subi une perte proportionnelle à leurs participations dans les différentes sociétés sidérurgiques : Sur le périmètre de leur partenariat (Clabecq, La Louvière, Charleroi), Duferco perdra 200,4 millions d’euros et la Wallonie 127,8 millions d’euros.  Comparativement, ce partenariat aura généré des retombées macro-économiques sur l’économie wallonne de plus de 5,5 milliards d’euros et aura permis de préserver près de 4.000 emplois sur l’ensemble des 3 sites pendant près de 15 ans.  Aujourd’hui, les sites de NLMK La Louvière et de NLMK Clabecq sont encore les héritiers de ces investissements audacieux."

 Non, il n’est pas sécurisé pour une ouverture au public.

"Le château et son parc étaient insalubres lorsque Duferco s’est saisi de la question d’une possible rénovation. Question difficile au début des années 2000 parce qu’éloignée de l’attention portée aux activités sidérurgiques mais sensible par la responsabilité patrimoniale. Duferco décidera de rénover le château, d’en faire un lieu de réunion et de réception, et s’appuiera pour cela sur un prêt bancaire.  L’investissement est majeur : près de 3 millions d’euros.  Il aurait dépassé 5 millions d’euros si l’on avait associé les anciennes écuries. Trop lourd financièrement, ce bâtiment sera interdit d’accès, trop dangereux.  Une rénovation ne se conçoit pas sans un entretien récurrent, tant du château que de ses abords immédiats. Un entretien réalisé depuis près de 20 ans. Bien sûr, 21 ha de parc, dont une partie n’est pas entretenue, cela fait beaucoup d’arbres, et quelques chutes par grand vent. Certains arbres aussi sont insalubres.  Enfin, un patrimoine immobilier coûte aussi en taxes, ou rapporte selon l’angle de vue. Le précompte immobilier finance principalement la Ville, également la Province, un peu la Région.  Duferco Wallonie verse près de 400.000 euros de taxes immobilières chaque année."

Non, le parc Boël n’appartient pas à 49 % à la Région wallonne.

"Le droit des sociétés est clair à ce sujet. Une société est une personne morale et ses administrateurs ont l’obligation de veiller à son intérêt et à sa viabilité. Le parc Boël appartient bien entendu à 100% à Duferco Wallonie et fait partie des actifs qui contrebalancent l’ensemble des passifs de la société."

Non, Duferco Wallonie n’a jamais été concernée par l’affaire Kubla.

"Le dénigrement est d’autant plus fautif que la justice s’est prononcée. Ces déclarations à l’emporte-pièce blessent les membres du personnel et leurs familles. Non seulement notre société n’a jamais été concernée par cette affaire mais l’ancienne société affiliée du groupe et les deux personnes physiques concernées, à titre personnel, ont été acquittées. Vos déclarations privilégient le parfum de scandale et l’amalgame de comptoir à la décision de justice, dûment motivée.  Nous formulons le vœu que vos échanges avec vos sympathisants ne s’arrêteront pas à des formules chocs trompeuses et laisseront un peu de place à la complexité de la vérité, totalement accessible mais au prix d’un effort d’investigation et d’analyse.  Dans cette perspective, nous espérons que les éléments ci-dessus, qui peuvent bien entendu être vérifiés, vous auront éclairés sur l’histoire récente du Parc Boël et permettront des débats plus sereins" conclut Olivier Waleffe.

Rédaction web

0 Commentaires
189 vues
Back to top