Morlanwelz : vers une alimentation saine et durable, vraiment?

Scène un peu surréaliste lors du dernier conseil communal de Morlanwelz (qui s'est tenu ce lundi 29 août). Il était proposé aux conseillers d'approuver une charte rédigée par l'Asbl Coeur de Hainaut et intitulée "vers un système alimentaire durable en Wallonie". En approuvant cette charte, les élus locaux s'engagent "à poursuivre une action en faveur d'une alimentation locale plus durable et, conformément à la stratégie wallonne 'Manger Demain', à faire converger les efforts vers une alimentation durable en Wallonie".

Une intention fort louable... pourrions-nous dire. Sauf que le bourgmestre a quelque peu "botté en touche" en affirmant "ne pas croire au principe d'une alimentation saine". Et Christian Moureau (PS) de poursuivre "au vu des multiples crises que nous traversons, la bonne question est de savoir si l'on saura encore se payer à manger à l'avenir?". Et de sous-entendre qu'il ne croyait pas trop au principe d'une alimentation saine et durable. Pour l'opposition 100% Citoyens, "que va-t-on faire de cette charte si on en accepte le principe" s'étonne Salvatore Chiavetta. Et du suggérer qu'il faudrait peut-être plus miser sur "une alimentation différente plutôt que sur des produits bio où tu paies trois fois le prix".

Josée Incannela (PS), échevine de la Santé, nuance le propos. "Avec les Femmes Prévoyantes Socialistes ainsi qu'avec le CPAS, nous avons déjà organisé des ateliers cuisine sur le mieux manger. Le problème étant de trouver des moyens pour organiser et communiquer autour de ces animations". Et de conclure "à Morlanwelz, on ne respecte même pas son environnement. Alors.. le manger sainement...?".

Au vu de ces discussions qui se sont déroulées en séance publique, on est en droit de se poser la question suivante: pourquoi la majorité a inscrit à l'ordre du jour du conseil l'approbation d'une charte à laquelle elle ne croit pas? Les discussions se sont arrêtées là. En théorie, cette charte a été acceptée par l'ensemble du conseil. Reste à voir l'application que l'on en fera.

D. Colette