La Louvière : réaménagement du site Duferco
Publié le 01 juin 2022 à 10:28A l’abandon depuis l’arrêt des activités de Duferco, le site de 120 hectares va enfin avoir un avenir. Un projet fruit de la collaboration entre la ville de La Louvière, Duferco et plusieurs autres acteurs publics. Le parc et le château deviendront la propriété de la ville, le reste du site sera réaffecté pour d’autres activités économiques et énergétiques.
Depuis plusieurs années, une réflexion sur l’avenir du site de 120 hectares était menée par plusieurs partenaires. La ville de La Louvière, Duferco, la Sogepa et la Région wallonne. Un site stratégique par son emplacement à proximité des voies de communication et du centre-ville.
Aujourd’hui, le travail est terminé et la friche de Duferco laisse entrevoir son futur visage. Un avenir qui sera divisé en plusieurs volets. Le premier et le plus significatif pour les louviérois est le rachat du domaine, parc et château Boël, par la ville de La Louvière. Un accord a été trouvé avec Duferco pour un montant de 5 millions 600 000 euros.
Un champ de panneaux photovoltaïques
Sur la partie la plus polluée du site, Duferco déploiera un champ de panneaux photovoltaïques. Pour Jacques Gobert, cette utilisation était la seule envisageable. « La dépollution est impayable. Il aurait fallu 50 millions. L’installation de panneaux photovoltaïques n’est pas incompatible avec la pollution du site ».
Une troisième zone le long du canal sera conservée par Duferco pour y déployer des activités économiques. Via notamment des halls industriels existants ou à construire.
Un site de 25 hectares, lui aussi pollué mais de manière moins importante sera récupéré par la Spaque qui assurera la dépollution. Les terrains seront ensuite valorisés par l’intercommunale IDEA pour y développer une extension de garocentre. Principalement pour des activités de logistique.
Un projet de redéploiement du site de Duferco qui a reçu le soutien du MR et d’Ecolo. « C’est un moment important pour le rayonnement de notre ville. Nous avons été très déçus de la gestion du dossier de la Strada. Mais ici, nous sommes convaincus. On voit une importante complémentarité entre les différents partenaires. Je pense que nous sommes à un tournant de l’histoire de notre ville » a souligné Olivier Destrebecq pour le MR.
De leur côté le Cdh et le PTB se sont abstenus
Pour Xavier Papier, conseiller communal Cdh, plusieurs questions restent en suspens. « Que faisons-nous si nous n’obtenons par le financement européen ? On parle également de 600 000 de coûts annuels de fonctionnement, est-ce supportable pour le budget de la ville ? »
Le conseiller communal pointe aussi du doigt le rachat du parc et du château. « Je trouve scandaleux que la ville achète un site à Duferco alors que l’entreprise a bénéficié d’importants financements publics ». Une critique partagée par le PTB. « Il y a quelques années, Duferco a racheté le site pour un euro symbolique. Aujourd’hui, ils vont revendre le domaine plus de 5 millions. C’est mieux que l’euro millions » a dénoncé Antoine Hermant.
« Concernant le rachat du site du parc, ça reste un site privé. Duferco a pris en compte d’une certaine manière l’intérêt général. Duferco aurait pu mettre en vente le domaine et faire jouer la concurrence pour faire grimper les prix. Il ne l’a pas fait » leur a répondu le bourgmestre.
Si l’avenir du site de Duferco semble donc sur les rails. Il reste néanmoins suspendu à l’obtention d’importants financements européens. Deux demandes ont ainsi été formulées, l’une pour le rachat et l’aménagement du château et du parc, l’autre pour la dépollution d’une partie du site.
A. Laurent