Italie : l'extrême droite remporte les législatives !
Publié le 26 septembre 2022 à 17:00 - Mis à jour le 26 septembre 2022 à 16:05Les élections législatives se sont déroulées hier en Italie. Comme prévu par les sondages, la coalition de droite /extrême droite a remporté largement le scrutin. Cela signifie que le prochain gouvernement devrait être dirigé par Giorgia Meloni, leader du parti Frateli d’Italia, qui n’a jamais caché son admiration pour Mussollini. Ce résultat suscite évidement pas mal de commentaires, en Italie bien sûr, mais aussi chez nous où la communauté transalpine est nombreuse. Michel Bellefontaine a contacté ce midi la candidate louviéroise, Nadia Buttini. Membre du Parti Démocrate, elle ne sait pas encore si elle sera élue malgré un bon score personnel sur la circonscription des italiens résident à l’étranger. Elle nous fait part, depuis Bologne où elle assisté au dépouillement, de son analyse lucide des résultats et de ses sentiments mitigés.
" j’ai un double sentiment. De la préoccupation et de la tristesse d’abord par les résultats en Italie. La droite a gagné, c’est très clair au niveau du score électoral. Cela nous préoccupe car ce vote fait gagner les populismes. C’est un vote qui va exclure énormément de gens. Par contre c’est un vote relativement satisfaisant pour ce qui est du résultat en Europe où nous sommes le premier parti avec environ 30, 97% des voix. »
Comme dans de nombreux scrutins en Europe, le taux de participation à ces élections italiennes est en nette baisse par rapport à 2018. C’est une tendance lourde et générale que la candidate démocrate déplore évidemment mais dans laquelle elle peut percevoir quand même du positif au niveau des italiens de Belgique.
Nadia Buttini. « J’analyse l’abstention de deux manières. Le détachement des institutions italiennes dû au fait que le pays a un peu laissé pour compte ses italiens à l’étranger. J’inclus dans cette remarque mon propre parti qui aurait pu mieux faire puisqu’il a gouverné pendant les 11 dernières années. Mon autre analyse est plus positive. La proportion d’intérêt pour la politique italienne est inversement proportionnelle à l’intégration qui se fait en Belgique. On peut voir la partie positive de cette abstention dans le fait que l’intégration est pas mal réussie en Belgique.»
Dans les jours ou semaines qui suivent, Giorgia Meloni sera chargée de former le prochain gouvernement italien, avec ses alliés de la Ligue et de Forza Italia. Nadia Buttini émet de sérieux doutes sur la capacité de cohésion de la coalition victorieuse. Elle craint également un risque d’isolement au niveau européen.
Nadia Buttoni. « Vous savez que nous avons obtenu le plus gros budget européen pour le plan de relance. 280 milliards d’€. Nous avons reçu les premières tranches mais je ne suis pas sûr que l’on aura la suite. Giorgia Meloni a annoncé pendant la campagne qu’elle veut renégocier tout le plan de relance italien. Le risque d’isolement est d’autant plus grand que ses alliés, comme par exemple la Pologne, sont aussi anti-européens. C’est une situation très difficile pour un pays fondateur comme l’Italie. »
Michel Bellefontaine