Folklore : des perspectives pour les artisans
Publié le 15 décembre 2021 à 19:26Après leur cri de détresse, la semaine dernière, les artisans du Carnaval attendaient des signes de perspectives pour leur saison 2022. Ils réclamaient, notamment, des prises de décision réfléchies et non précipitées. Ils demandaient, également, que toutes les solutions soient envisagées pour sauver leur activité, ces prochains mois. Si tout n'est pas résolu, loin de là, une éclaircie semble toutefois se profiler.
Calme inhabituel dans l'atelier de Louis et Fanny Kersten, en ce mois de décembre. Ici, comme chez les autres artisans, on patiente, dans l'attente de décisions des autorités sur le maintien ou non de la saison carnavalesque 2022. Une incertitude qui pèse, comme ils l'avaient clamé, ensemble, la semaine dernière, dans un cri d'alarme. Ce cri a été entendu, selon Fanny Kersten, louageuse à Binche.
"Il y a eu beaucoup de remarques suite à notre appel. Avant, nous étions complètement abandonnés. Mis à part certains carnavals extérieurs à Binche, personne ne nous contactait. Maintenant, ça bouge beaucoup."
Depuis, plusieurs annonces redonnent espoir à Fanny Kersten. Vendredi dernier, la Ville de Binche a choisi de postposer, au 17 janvier, sa décision finale à propos des Jours Gras, répondant à l'une des attentes des artisans.
" C'est une sage décision. On verra plus clair sur le plan des contaminations du nouveau variant qui va arriver. Normalement, la décision était prévue pour ce vendredi."
De plus, les décisions prises pour le Carnaval de Binche n'impliquent pas qu'elles seront identiques pour le reste des carnavals de l'entité binchoise qui se tiennent plus tard dans la saison.
" Il y a des Carnavals avec moins de Gilles ou moins de monde, donc il est peut-être possible de les organiser sans problème."
Et c'est d'une autre Ville, située, celle-là, en dehors de la Région du Centre, que la nouvelle la plus récente a été annoncé. Nivelles déplace, en effet, son Carnaval du mois de mars à la mi-mai. Une initiative heureuse selon Fanny Kersten."
" Absolument. On se dit c'est déjà un carnaval de sauvé et que, peut-être, d'autres vont suivre. Ça veut dire qu'il y a, quand même, une volonté auprès des Gilles de maintenir leur carnaval, de défendre leur folklore et, par la même occasion, notre métier. Il faut faire bouger les choses. Comme c'est parti, l'année prochaine, nous serons, peut-être, dans la même situation. Après trois ou quatre ans d'annulation, le risque est de voir le Carnaval mourir."
Reste à voir si le choix de Nivelles sera suivi par d'autres mais aussi les conséquences organisationnelles d'un tel changement. Notamment pour les musiciens et tamboureurs. De son côté, Fanny Kersten est prête à jouer le jeu.
" Préparer un carnaval à la mi-mai, surtout de l'ampleur de Nivelles, ça, c'est une nouveauté. Parce que, d'habitude, une semaine après Pâques, on remet tout en ordre. On n'aura plus le même programme. Mais on est heureux de l'annonce faite hier."
N. Elet