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Enseignement : les écoles s'organisent durant la grève

Publié le 10 février 2022 à 12:26

Ils étaient nombreux, ces enseignants à avoir battu le pavé bruxellois ce matin dans le but de dénoncer leurs conditions de travail et d’exprimer leur ras-le-bol.  A Braine-le-Comte, une délégation de l’institut technique Saint-Gabriel, faisait partie de ceux-là.  Mais ici comme ailleurs, certains ont souhaité rester auprès de leurs élèves.  Tout en ayant une pensée pour les grévistes.  Des enseignants qui n’ont pas quitté leur école mais qui ont pu marquer un arrêt de travail. 

Des grilles ouvertes, des élèves dans la cour, de la lumière dans les classes.  Cette journée aurait pu ressembler à n’importe quelle autre journée.  Mais aujourd’hui, dans cet institut, près de 30% des enseignants ont fait le choix de ne pas donner cours, non pas de gaieté de cœur mais parce que cette fois, ils estiment que la coupe est pleine. 

« On nous parle d’un pacte, dit d’un enseignement d’excellence et on ne nous donne pas les moyens d’y arriver » déplore un professeur en menuiserie de l’institut Saint-Gabriel.   

Un piquet plus que symbolique qui n’empêchait donc pas l’accès au bâtiment mais qui rappelait le mal-être de toute une profession, latent depuis de nombreuses années et qui s’est amplifié avec la crise sanitaire.

« Nous sommes passés pour ma part dans la CPU donc c’est une certification par unité.  La Ministre nous a donné des moyens de remédiation, des heures de remédiation mais elle s’est rendue compte que cela coûtait trop cher donc elle va les supprimer » poursuit ce professeur aujourd’hui gréviste.

La directrice de l’établissement était quant à elle, restée à son poste, prête à faire face à cette journée plus que particulière.  Ce matin 09h, c’était toujours l’inconnue en matière d’accueil des élèves. Des élèves peu nombreux mais qu’il fallait occuper. 

« On avait pas de mot d’ordre des professeurs.  Nous ne savions toujours pas ce matin, qui allait faire grève.  On ne l’a pas demandé au préalable.  C’était leur droit de pouvoir aller manifester." Stéphanie Callens, directrice de l'établissement. 

Et de poursuivre. "Les élèves seront soit pris en charge par un professeur présent soit par un éducateur." 

« Je soutiens l’action de mes collègues grévistes mais avec les éducateurs nous avons décidé de rester ici. »

Une logopède est venue en renfort pour quelques heures de remédiation et de révision.  Avertis par courrier, parents et élèves savaient qu’il y allait avoir des perturbations mais la direction n’était pas en mesure de leur promettre une prise en charge à 100%.  

« On va tout de même faire en sorte de passer une journée agréable.  Ce sera une journée exceptionnelle. » comme le souligne Jean-Philippe Coppenolle, éducateur présent. 

La délégation a pris le train à destination de Bruxelles pour une manifestation qui s’est tenue devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.  Demain ces enseignants reprendront le chemin de l’école avec cet espoir d’avoir été entendu. 

B. Maton

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