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Energies : le paradoxe des lavoirs automatiques

Publié le 26 octobre 2022 à 15:40

Comme de nombreux commerces qui ne peuvent fonctionner sans électricité ni gaz, les lavoirs automatiques souffrent de l'augmentation des coûts énergétiques. Les factures actuelles dépassent de loin celles des années précédentes. Mais, paradoxe de cette crise, la fréquentation des lavoirs, elle, ne faiblit pas. Bien au contraire.

Avec ses 43 machines à laver et 42 séchoirs, ce salon lavoir louviérois figure parmi les plus importants de Wallonie. Depuis plusieurs mois, son propriétaire, également à la tête d'un lavoir à Morlanwelz, voit les factures énergétiques exploser.

" Nous sommes passés pour le gaz et l'électricité de 3 000 € tous les mois à 18 000 € ", constate Jean-Marie Hoff, patron de l'entreprise.

Afin de faire face à la hausse des prix, l'entrepreneur a été contraint d'augmenter, à son tour, ses tarifs. Pourtant, à sa grande surprise, le lavoir est de plus en plus fréquenté et le chiffre d'affaire a bondi de 30%. Un effet inattendu de la crise énergétique.  

" J'ai interrogé les clients et d'autres collègues. C'est le même phénomène dans tous les salons lavoirs que je connais. Les gens connaissent combien ils vont payer dans un salon, environ 5€ ou 5,50€ pour laver, sécher. Ils ont peur de l'explosion de leur facture à la maison. Ici, ils contrôlent leurs prix."

Le patron du lavoir met également en avant le gain de temps et donc d'énergie consommée que permet l'utilisation d'un matériel professionnel. Mais, malgré la bouffée d'oxygène offerte par la clientèle, l'exploitant réclame l'attention du monde politique. Une attention insuffisante, selon lui.

" Ce que nous demandons d'abord, c'est une plus grande intervention dans les prix de l'énergie", insiste Jean-Marie Hoff. " L'État va nous verser en janvier, pour le quatrième trimestre, 2 000 €. Ça semble énorme mais, par rapport au coût de l'énergie, c'est peu. Nous proposons de diminuer la TVA sur le chiffre d'affaires. Donc, au lieu de nous taxer sur le chiffre de vente à 21 %, passer à 6 %, mais on nous répond que l'Europe l'interdit. Pourtant beaucoup d'exceptions sont permises. Messieurs les hommes politiques, agissez et parlez un peu moins ! "

Le commerçant se veut toutefois optimiste. Si les nouveaux clients deviennent réguliers, comme il le pense, le secteur a encore de beaux jours devant lui.

N. Elet

 

 

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