Casteau : jusqu'à Rome à pied en 74 jours
Publié le 23 juin 2023 à 16:22Casteau-Rome, soit plus de 1800 kilomètres, c’est le trajet qu’a accompli Fred Meert. Un bel exploit puisqu’il a effectué le voyage à pied en deux mois et demi. Il a suivi la Via Francigena, une route de pèlerinage médiévale qui allait de Canterbury à Rome. Nous avons rencontré ce pèlerin à son retour de la Ville éternelle.
18 juin, Fred Meert arrivé au terme de son périple de 1847 kilomètres. Parti le 6 avril de Casteau, il aura marché 74 jours sans interruption. Après avoir fait deux fois le chemin de Compostelle, il a rejoint une autre route suivie par des pèlerins depuis l’an 990, la via Francigena entre Canterbury et Rome. Seul avec juste un sac à dos de 7 kilos.
« Donc je pars évidemment avec mon sac où j'ai tout au niveau de l'intendance pour marcher. J'ai tout, mais je n'ai pas de tente, je ne fais pas de bivouac. Donc évidemment, tous les jours au soir, il y avait une recherche pour trouver un logement pour le lendemain, en gérant les distances pour que cela reste raisonnable. »
En fonction des logements (chez des particuliers, dans des gîtes, dans des couvents), il marcher entre 12 et 36 kilomètres par jour. Il traverse la Wallonie, la France, la Suisse et l’Italie.
De l’immense variété des paysages, des richesses patrimoniales, des villages où le temps semble s’être arrêté qui jalonnent sa route, Fred retient trois images.
« Il y en a plusieurs, mais les trois plus fortes, c'était mon arrivée au col du Grand-Saint-Bernard, donc entre la Suisse et l'Italie, à 2400 mètres. Il y avait trois mètres de neige et je suis arrivé évidemment à pied. Donc ça, c'était un grand moment. L'arrivée à Rome, c’est magnifique. Et le troisième, c'est le lac Léman en Suisse. J'ai adoré le la douceur de vivre qu'il y a autour de ce lac. »
Il n’oubliera pas non plus les rencontres avec les habitants, avec les autres pèlerins même si chacun poursuit sa route à son rythme.
« Mon but en pèlerinage, c'est de marcher seul. Évidemment, ça ne m'empêche pas non plus de rencontrer les gens. Il y a très peu de pèlerins sur la Via Francigena. Mais il y en a quelques-uns et donc on peut discuter ensemble et se revoir le soir. Mais de manière générale, j'aime bien marcher seul, oui. »
Même s’il s’agit d’un véritable défi physique, le but n’était pas de « faire une moyenne ». Le long chemin qui mène à Rome donne le temps de la réflexion.
« Trouver le Fred, puisque le fait de marcher seul pendant longtemps des longues journées permet d'avoir une petite, voire même une importante introspection et de se poser des questions, de trouver des réponses. »
Après plus de 900 kilomètres en Italie, Rome n’est plus qu’à quelques jours de marche, le pèlerin voit arriver la fin de son voyage avec des sentiments contradictoires.
« Quand on est à une semaine plus ou moins de l'arrivée à Rome, on pense évidemment à Rome. À l'arrivée, on est très content et on est partagé entre des émotions très fortes. On est d'abord très fier. Je suis d'abord très content, très fier d'y être arrivé, très fier d'avoir eu une expérience extraordinaire. Et puis ça, c'est le premier sentiment. Et le second sentiment, c'est que si on arrive, c'est que c'est fini et que c'est le début d'autre chose. Il faut se dire que c'est le départ d'une ou d'une autre aventure, mais aussi surtout le retour à la vie normale. Et c'est ça le plus dur finalement. »
A quelqu’un, en Suisse, qui lui demandait de résumer en trois mots son périple, il répondit à brûle-pourpoint : "sérénité, liberté et partage". Trois raisons qui, peut-être, conduiront un jour Fred sur un autre chemin, celui qui mène les pèlerins à Jérusalem.