Braine-le-Comte : hausse des demandes d'aide au Cpas
Publié le 09 février 2023 à 16:30C’est l’inquiétude dans les CPAS. Le gouvernement fédéral va supprimer progressivement ce qu’on appelle le tarif social élargi pour les frais énergétiques. Les Cpas craignent que cela mette de nombreux consommateurs dans l’impossibilité de régler leur facture de gaz et d’électricité. A Braine-le-Comte par exemple, on s’ attend à voir augmenter les demandes d’aide y compris par des ménages qui ne sont pas précarisés.
A Braine-le-Comte, 317 personnes bénéficient du RIS, le revenu d’intégration sociale. Mais on s’attend à voir une autre clientèle encore plus souvent frapper à la porte du CPAS : de plus en plus de citoyens sollicitent une aide pour honorer leurs factures énergétiques. Et la suppression progressive du tarif social élargi n’arrangera pas les choses. Pour les Centres publics d’action sociale wallons, le tarif social ne doit pas dépendre du statut seulement mais aussi des revenus.
Bénédicte Thibaut, présidente du Cpas brainois :
« Il y a vraiment une grande différence entre les deux, parce qu'au niveau des statuts, ça veut dire qu'on considère uniquement les personnes qui sont dans la précarité, ce qui est normal. Mais on ne doit pas tenir compte que de ça. Aujourd'hui, on se trouve avec un public qui évolue véritablement. On se retrouve avec des gens qui travaillent et qui ne parviennent plus, malheureusement, à faire face à certaines factures impayées. Et donc, si on tient compte que d'un statut, ces gens-là vont rester sur le bord de la route. Et c'est un peu l'inquiétude aujourd'hui des Cpas. »
Dans le bureau du service d’aide sociale du Cpas brainois, une hausse des demandes d’aide a été enregistrée depuis septembre dernier. Une douzaine de dossiers ont été introduits. Souvent, il s’agit de ménages qui tout simplement n’arrivent plus à joindre les deux bouts malgré des revenus corrects.
«Des gens qui prouvent que malgré tout ce qu'ils mettent en œuvre, ils ne parviennent plus à payer leurs factures en ayant payé leur loyer, les frais scolaires des enfants, en ayant honoré les différents paiements auxquels ils doivent faire face et qu'effectivement ils se rendent compte qu'à la fin du mois, il n'y a plus rien du tout, là effectivement, le Cpas les aidera. Ça, c'est très clair », assure la présidente.
Une aide qui sera modulée selon les cas, chaque situation étant particulière.
« Parfois ça peut être des loyers. Parfois c'est une aide en espèce, c'est à dire qu'on ne récupère pas. Parfois, on peut récupérer parce qu'on sait que les personnes ont les revenus et qu'il y a eu un couac à un moment donné parce qu'ils ont payé une facture énergétique, par exemple, beaucoup plus importante que la normale. Du coup, ils n'ont plus suffisamment d'argent à la fin de mois. Mais c'est un épiphénomène. Et donc on peut effectivement avancer l'argent avec un surcoût récupérable et on s'arrange avec eux pour payer ce secours, mais de façon beaucoup plus étalée. »
Les travailleurs sociaux lancent un, message à ceux qui auraient des difficultés : n’entrez pas dans la spirale infernale de l’accumulation des reports de paiement ou de l’endettement. Il n’y a aucune honte à s’adresser à son Cpas et chaque dossier fera l’objet d’un examen attentif.