Boucle du Hainaut : les agriculteurs sollicités pour des essais de sol
Publié le 23 novembre 2023 à 17:17Elia et son projet de Boucle du Hainaut créent de l’émoi dans le monde agricole hennuyer. En effet, le gestionnaire du réseau cherche à faire des essais de sol là où pourrait s’implanter la ligne haute tension.
Valérie et Mikaël sont agriculteurs à Braine-le-Comte. Leur ferme et leurs champs sont situés le long de la nationale 57, une route parallèlement à laquelle Elia souhaite implanter sa ligne haute tension.
« On a quand même quelques terres et on aurait possibilité d'avoir quelques pylônes qui pourraient s'y implanter, craint Mickaël Tirselle. »
Il y a quelques jours, Valérie reçoit un appel sur son numéro professionnel. Surprise, c’est Elia qui la contacte pour lui demander l’autorisation d’accéder à ses terres.
« Elia recherche les propriétaires pour obtenir justement l'autorisation de pouvoir venir sur leur terrain. Depuis je n’ai plus de nouvelles. Elia allait m’envoyer un mail. Je ne l'ai pas encore reçu, précise Valérie Paindavoine. »
Nous prenons rendez-vous avec Elia à Gembloux, au siège principal pour le sud du pays à Gembloux. Question ? Pourquoi Elia procède-t-elle à des sondages alors que rien n’est légalement décidé et que la révision du plan de secteur n’est même pas encore accordée ?
« Ce type d’essais, c'est tout à fait courant, assure Charlotte Quevedo, responsable communication pour le Hainaut. Dans le cadre de tous nos projets d'infrastructure, nous réalisons ce type d'essais. C'est un moyen d'obtenir des informations de qualité, concrètes et techniques sur le terrain et ces informations nous permettent de construire en amont nos dossiers techniques et de les préparer au mieux. »
Les essais de sols, précise Elia, permettent de déterminer quelle sera la taille et le type d’ancrage pour ses pylônes Mais en aucune cas, ils ne se feront sans l’accord du propriétaire ou de l’exploitant.
« Alors c'est clair qu'on ne va jamais procéder à un essai de sol sur une propriété sans y avoir été autorisée, assure la porte-parole d’Elia. Donc on va toujours, dans tous les cas, solliciter l'autorisation d'accès soit aux propriétaires, soit aux exploitants, soit parfois les deux, pour pouvoir réaliser cette seule. »
Et leur accord, Valérie et Mikaël ne sont pas près de le donner, pas plus que de très nombreux agriculteurs situés de long des 84 km du projet de ligne.
«C'est toujours des difficultés pour nos récoltes, nos cultures. Et puis pour notre santé aussi, pour la santé des enfants. On a quand même deux enfants aussi. »
Tant qu’aucun permis n’est délivré, Elia ne peut agir qu’avec l’accord des occupants. Le gestionnaire du réseau espère obtenir les autorisations en 2026, commencer les travaux en 2027 et mettre en service la boucle en 2030.