Binche : restauration des vitraux de l'Hôtel de Ville
Publié le 13 juillet 2023 à 15:24A Binche, tous les vitraux de l'Hôtel de Ville sont en cours de restauration et de conservation. Le beffroi étant classé par l'Unesco, c'est aussi l'ensemble du bâtiment qui est protégé. Ces vitraux datent du 19ème siècle, époque de leur dernière restauration. On ne peut pas faire ce que l'on veut en terme de patrimoine. Comment conserver au mieux ces magnifiques vitraux tout en conservant leur histoire. Nous nous sommes rendu à Tilff, en province de Liège, dans l'atelier de l'artisan-verrier.
Un bâtiment historique protégé dont le beffroi est classé par l'Unesco. Des vitraux qui datent du XIXᵉ siècle, à restaurer et à conserver. Binche a décidé de redonner vie à l'ensemble de ces vitraux dont certains étaient en très mauvais état. Pour l'artisan en charge du projet. C'est parfois un véritable jeu de piste.
"C'est souvent un grand puzzle. Qui dit restauration, dit nécessité d'intervention sur des vitraux cassés. Si on a tous les fragments, c'est la solution la plus simple. On peut faire des collages et on peut consolider ou restaurer. Retrouver une pièce. Si on a des lacunes, il va falloir interpréter et refaire des fragments de verre qui seront des compléments. Donc, comme vous dites, il faut retomber sur la bonne teinte, le bon trait de peinture, la bonne manière de peindre. Et ce n'est pas toujours évident de pouvoir copier la manière de peindre d'un artiste qui a travaillé 100 ou 150 ans" nous explique Jean-Yves Vossius, artisan-verrier de Tilf.
Comment recomposer le blason avec les armoiries de Charles Quint ? La couleur de cette fleur de lys est elle la bonne ? Comment enchâsser ces médaillons ? Faut il boucher à la résine ou apporter un complément de verre ? Autant de questions discutées lors de ces réunions de travail avec les auteurs du projet. Les artisans et des représentants de l'Agence wallonne du patrimoine.
"Ce ne sont pas des vitraux très anciens, mais ce sont des vitraux qui ont évidemment tout leur sens dans ce bâtiment puisqu'ils reprennent par exemple des écus héraldiques de Charles Quint, et cetera. C'est l'histoire évidemment de Binche et des souverains des anciens Pays-Bas, et certains noms aussi de personnages qui ont signifié quelque chose pour. Donc il était évidemment primordial de les conserver. Plutôt que restauration. On utilise généralement le terme conservation parce que c'est de la conservation avant tout. Donc on ne remplace aucune pièce, sauf si vraiment il y a des dégâts tels qu'on ne peut rien faire. Mais on va nettoyer pas n'importe comment et on ne détruit pas pour faire du beau tout neuf et du tout nouveau" argumente Yvette Vanden Bemden du Comité wallon pour le vitrail (AWaP).
Tous les vitraux de l'hôtel de ville seront restaurés. Certains seront protégés par une vitre pour éviter les projectiles et améliorer l'isolation thermique. Le chantier se déroule en plusieurs phases.
"On a une première phase qui est actuellement dans la cour intérieure de l'hôtel de ville. Donc là, ils sont occupés à être pendus sur mesure sur site. On est ici dans une seconde phase où on analyse les éléments qui ont été défendus et détachés. Et donc les châssis sont chez le menuisier à Binche. Les vitraux sont ici et donc chacun de son côté et on réunit l'ensemble dans l'hôtel de ville pour les reprendre dans une dernière étape" conclut Christophe Nagels, responsable du service patrimoine pour la ville de Binche.
Ces travaux sont financés par la Ville de Binche avec l'aide de la Région wallonne. Fin du chantier pour le carnaval 2024, espère-t-on.
Denis COLETTE