Binche : le mystère René Légaux, levé
Publié le 19 octobre 2022 à 15:54Peut-être l'avez-vous déjà remarqué en vous baladant dans le parc communal de Binche. Un livre ouvert. Un monument qui honore la mémoire d'un certain René Légaux. C'est en passant par là que Willy Burgeon, ancien homme politique, s'est interrogé sur l'identité de cette personne. Il lui aura fallu un an de recherche pour répondre à cette question. Il s'agit d'un poète, d'un résistant auquel il dédie aujourd'hui un livre. Portrait de cette personnalité binchoise.
Willy Burgeon passait par là, devant un monument, un livre ouvert, quand soudain, une question…
"Mais qui est René Légaux ? Qui termine une citation par « parlez lieu d’la France ». J’ai beaucoup de sympathie pour la France et je me suis mis à l’étudier."
A fouiller dans les archives, allant de découverte en découverte, pour lever le voile sur un homme binchois, poète, résistant, mort au camp de concentration. Il en a eu du plaisir à écrire cet ouvrage, tant il s’est retrouvé en lui.
"Il était fasciné par la France, rattachiste à la France de de Gaulle. Il est wallon, il part très jeune à Bruxelles, c’est un commercial et lorsqu’il revient à Binche, il observe."
De ces observations, naitra un ouvrage, « T’avau Binche », qui dépeint en wallon, le quotidien et les fondements de sa ville natale.
" Dans T'avau Binche, il décrit la vie d’ici, des gens, les métiers, les fêtes. Il parle peu du carnaval mais le carnaval se défendait déjà bien tout seul."
Sa fascination pour la France se traduira notamment par cette envie d’élever un monument au Général Boussart, né lui aussi à Binche. Vandalisée durant l’occupation, cette pierre sera une nouvelle fois érigée 10 ans plus tard à quelques mètres seulement de la sienne.
"En 48, on décide d'ériger un monument pour Légaux, mais comme il voulait un monument pour le Général Boussart, on a inauguré les deux monuments en même temps, c’est une cruelle coïncidence."
Homme de convictions, il s’engage dans la résistance contre le nazisme. Cet engagement, il le payera au prix de sa vie. Willy Burgeon parle ici d’un héros.
"Et il se fait arrêter avec un compagnon d’armes, on les emmène à Nivelles, condamnés à mort par fusillade. Ils sont amenés à breendonk, torturés. On veut lui faire avouer que son ami fait partie du réseau de résistance comme lui, mais il n’avoue pas. Pour moi, c'est un héros."
René Légaux, dont les circonstances de sa mort restent floues, serait décédé à Neuengamme. Aujourd’hui, seuls cette pierre et cette ouvrage honore sa mémoire.
B. Maton