Binche : la foule à l'heure de l'apéro

Nous sommes habitués à la matinée du Dimanche Gras faite de tambours, de viole voire d'accordéons et surtout à tous ses costumes que l'on voit défiler. Cette année, malheureusement, l'adaptation était de mise. Toutefois une constante, l'afflux d'amoureux du folklore sur la Grand Place de Binche. Un afflux espéré, redouté peut être aussi mais un afflux qui s'est bien vérifié. Audrey Decroës et Charles Sauvage.

Alors que l'heure de l'apéro approche, force est de constater que, pour l'instant, il y a plus de voitures que de personnes sur la Grand-Place de Binche. Les cafés sont presque vides, les terrasses à peine plus fréquentées. Il n'est pas encore 11 h et l'atmosphère est mitigée, entre envie et déception.

« On attend l'année prochaine et là, on sent qu'à quelques semaines près, on a loupé le coche, donc on a mal au cœur. Mais on est là quand même parce que voilà, c'est dans nos tripes. C'est forcément important d’être là. On sait qu'à une semaine près, on a raté de peu. Là, il y a quand même une tristesse parce qu'il n’y a pas tambours, il n'y a pas de folklore et c'est un non carnaval, mais on fait vivre le commerce et c'est très important pour nous. On est là depuis qu'on a seize ans » témoignent deux Binchoises.

Mais petit à petit, l'ambiance évolue, le bruit des conversations se fait plus fort. Preuve que le nombre de personnes présentes est en constante évolution et avec lui, l'envie de profiter du moment.

« Ça fait longtemps qu'on a plus eu carnaval. Moi, je suis contente parce que j'ai mon parrain qui fait carnaval » nous confie une jeune ‘Blanche-Neige’. Deux amis ajoutent : « On essaie de profiter comme on peut, même si les circonstances font que la situation n’est pas comme d’habitude ».

Et cette fois, l'heure de l'apéro a bien sonné.

« Les gens sont sans doute les uns chez les autres et ça va seulement arriver. Vous savez, c'est particulier, mais ne rien faire, ce n'est pas possible. C'est l'heure de l'apéro. Les gens vont arriver, le beau temps est là » expliquent nos interlocuteurs.

Tous les éléments étaient donc réunis et effectivement, inexorablement, la Grand Place se remplit. Les forces de l'ordre assurent la sécurité de cette foule qui, très vite, déborde sur la voie publique. Gestion des flux et finalement, la résolution attendue. La Grand-Place est fermée à la circulation. Pas de tambours, pas de viole ou encore d'accordéon en rue, mais bien les acteurs et les amoureux du folklore, présents en nombre car c'est tout simplement comme ça lors du Dimanche Gras.